28/09/2010

Les traces de Nazca

D'énigmatiques figures marquées dans le désert


LES TRACES DE NAZCA

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Au sud du Pérou, à 400 kilomètres de Lima et 50 kilomètres de la côte du pacifique, s'étend le plateau désert de Nazca, couvert d'un très grand nombre de dessins et de figures géométriques qu'on ne peut découvrir que par la voie des airs



Il faut attendre 1927, c'est-à-dire plus de mille ans après la disparition présumée des Indiens Nazcas, pour qu'un pilote péruvien découvre par hasard l'incroyable réseau dessiné au sol et que l'on commence à entrevoir l'ampleur du mystère posé. L'archéologue américain Paul Kosok, le premier chercheur à essayer de le résoudre, arrive sur place en 1939.

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Un "gisement" archéologique immense



S'étendant sur plus de 500 km², les marques de Nazca ont été tracées en déblayant la fine couche de pierres sombres couvrant le désert pour mettre à nu le sol plus clair.
Les marques relèvent de trois types bien définis : les lignes droites, ou zigzag, ou dessinant des spirales qui peuvent atteindre jusqu'à 5km de long; des figures géométriques en forme de bandes de très grande taille ressemblant à des "pistes d'atterrisage"; des représentations d'animaux dépassant souvent 150 mètres de long. Au flanc de certaines hauteurs bordant le désert, des dessins d'êtres humains d'une facture différent et plus primitive sont attribués, eux, aux Paracas, prédécesseurs des Nazcas dans la région.
Les figures, tracées géométriquement à travers les reliefs, comme s'ils n'existaient pas, et recouvertes par la poussière des ans, ont resurgi dans leur splendeur grâce au travail d'une mathématicienne allemande, Maria Reiche, qui leur a consacré toute sa vie à partir de 1945, partageant son temps entre la recherche et l'entretien des lignes tracées sur le sol.



"Le plus grand livre astronomique" ?



Tout comme Paul Kosok, qu'elle avait commencé par seconder et à qui on doit la définition ci-dessus, Maria Reiche pense que les lignes droites (qui forment souvent des motifs solaires en s'entrecroisant) constituent une sorte de calendrier astronomique permettant de calculer dates et saisons. Mais les études par ordinateur menées en 1968 par l'astronome américain Gerald Hawkins (connu pour avoir découvert les alignements astronomiques de Stonehenge) ne permettent pas de trouver un nombre d'alignements si considérable qu'il dépasse le simple fait du hasard.
Cependant, l'éthnologue Simone Waisbard et son fils Jack, informaticien, sont eprsuadés, quant à eux, pour avoir étudié le plan d'ensemble des figures géométriques et des représentations d'êtres vivants, qu'il s'agit bien là d'un calendrier météorologique. Ou plutôt, de plusieurs calendriers superposés au fil des siècles, ce que laisse supposer, par exemple, la surimpression d'une "piste" sur unmagnifique oiseau de plus de 100 métres de long. Un autre spécialiste du site, l'explorateur anglais Tony Morisson, accorde plutôt aux dessins tracés une signification religieuse, en se fondant sur les coutumes et la religion des Nazcas. pour lui, les lignes sont des sentiers sacrés reliant des autels (qui peuvent être matérialisés par les nombreux monticules de pierres reliés par ces lignes), les dessins des hommages aux dieux du ciel et les grandes "pistes" des lieux de rassemblement religieux.



Un chef-d'oeuvre visible uniquement du ciel



Comment les Nazcas ont-ils fait pour tracer des dessins si parfaits sans les voir ? Maria Reiche affirme que c'est en agrandissant des "maquettes" dont elle a trouvé les traces près de certaines figures animales.
L'Américain Jim Woodman, lui, a tenté de prouver avec l'aérostier anglais Julian Nott, que les Nazcas savaient fabriquer des ballons à air chaud pour superviser le tracé des figures. Travaillant à partir de dessins trouvés sur des poteries et après avoir constaté la présence de traces de feux au milieu du réseau de pistes, il construit en 1975 un ballon, le Condor I, fabriqué avec du tissu et des cordes du même genre que ceux trouvés sur les momies nazcas et tirant une nacelle en forme de petite gondole en roseaux. Le ballon s'élève à 90 mètres avant de s'écraser et les deux aérostiers s'en tirent de justesse. mais preuve est faites que les Nazcas peuvent avoir volé... Hypothèse osée mais plus sensé que celle du Suisse Enrich von Daniken, pour qui les "pistes" seraient un aéroport rudimentaire pour des extraterrestres venus visiter notre planète dans le passé ! A moins que les magnifiques dessins d'animaux soient un repère géant édifié par les fidèles au fil des siècles pour guider des "dieux" lors d'un hypothétique retour ?



Figures étranges dans le monde



Si les dessins de Nazca sont les plus célèbres du genre, il existe d'autres exemples de figures tracées dans le paysage.


Tracé du Nouveau Monde. La baie de Pisco, au Pérou, est dominée par un gigantesque "candélabre" taillé par les Paracas. Plus au sud, au Chili, s'étend le désert d'Atacama. Dans la vallée de la Lluta, on peut voir à flanc de montagne des images d'animaux, des cercles, des spirales et un homme volant, dessinés avec des pierres. Mais la plus belle pièce est ce qu'on appelle le géant d'Atacama, haut de 120 mètres, sur la Sierre Unica. Comme les figure de Nazca, il est entouré d'un réseau de lignes et de "pistes". En Amérique du Nord, on trouve dans le désert près de Blyth, en Californie, trois groupes de figures d'hommes et d'animaux dont la plus grande atteint 51 mètres de haut. Ces dessins, visibles uniquement du ciel, ont été remarqués en 1932.


Géant de Grande-Bretagne... Deux grandes silhouettes humaines se détachent sur des collines. La première appelée "le géant de Cene", se trouve dans le Dosert, au sud de la Grande-Bretagne. L'homme fait 55 mètres de haut, et il arbore un phallus dressé haut de 9 mètres, qui a choqué bien des puritains locaux au cours des siècles. La seconde silhouette, de 71 mètres de haut, "le grand homme de Wilmington", est visible dans le Sussex. Toutes deux n'ont été découvertes qu'il y a quelques siècles et leur origine exacte est toujours inconnue.


... Et les chevaux. Mais les dessins les plus connus du Royaume-Uni sont sans conteste les chevaux qui se détachent sur un certain nombre de collines. Tous sont de création relativement récente, à partir du XVIIIe siècle, mais deux sont d'authentiques figures venues d'un passé relativement éloigné. Le plus célèbre est le grand cheval stylisé d'Uffington, dans le Berkshire, que l'on fait remonter à l'âge de fer celte, et le plus énigmatique est le "cheval rouge" de Tysoe (rouge car dessiné sur de la glaise et non sur du calcaire), dans le Warwickshire, aujourd'hui invisible car détruit en 1800. Des chercheurs ont estimé sa longueur à 76 mètres, mais sans pouvoir déterminer son origine.

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