02/11/2010

Sexe et Poltergeists

Sexe et Poltergeists

L'étude de plus en plus rigoureuse des phénomènes de poltergeists, également appelés "esprits frappeurs" ou bien, en langage plus moderne, cas de "psychokinésie spontanée récurrente" (PKSR), a permis de les relier à un certain type de tension sexuelle.


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La guérison d'un possédé, dans une Bible française du XIIe siècle

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Un exorcisme campagnard (tableau de Brueghel le Jeune)

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A la fin du Moyen-Age, on considérait les poltergeists comme des manifestations physiques du démon, qu'il fallait "guérir" par tous les moyens, y compris l'eau bouillante... (bois gravé d'un livre de 1515)

On l'a vu, dans de nombreux cas de PKSR, il y a, non loin du lieu où se manifeste ce phénomène, un ou plusieurs enfants en âge pubertaire. Ce lien entre expériences paranormales et adolescents n'est d'ailleurs pas nouveau : il daterait de l'étude du cas des sœurs Fox, aux Etats-Unis, en 1840. L'explication la plus couramment avancée est alors que des jeunes filles, parvenues à l'âge de la maturité sexuelle, peuvent emmagasiner des réserves d'énergie suffisantes pour faire tourner des tables, produire des sons étranges ou provoquer des jets de pierres.

Dans l'affaire d'Enfield, en Grande-Bretagne, qui est la mieux étudiée des histoires récentes de PKSR, on trouve ainsi une fillette de douze ans. Les manifestations paranormales ont, dans ce cas comme dans la plupart des autres, cassé dès le passage définitif de la fillette hors du monde de l'enfance.

Pourtant, la puberté n'est pas toujours responsable de ces phénomènes. On a également observé, notamment dans l'affaire d'Enfield, l'attachement amoureux des adolescents à des héros du cinéma ou de la chanson. La concentration d'émotions sur des "images" pourrait ainsi déclencher des phénomènes inexpliqués.

Un cas extrême d'attachement à une image est souvent cité : Eleonora Zugun, une petite Roumaine de traize ans, pouvait faire apparaître des traces de morsures ou de griffures sur son corps quand elle avait le sentiment que son "démon" personnel était agressé. Bien entendu, ce démon concentrait toutes ses émotions et représentait l'ensemble de sa personnalité.

Les adolescentes ne sont que très rarement les seules causes de ces phénomènes. dans le cas des soeurs Forx, on a noté l'existence d'un frère handicapé mental. Dans plusieurs autres cas, ce type de handicap a pu être relié à des manifestations paranormales. Ce qui pose le problème des garçons : longtemps mis hors de cause, il apparaît aujourd'hui qu'ils peuvent jouer dans ces manifestations un rôle comparable à celui des jeunes filles.

Pour certains chercheurs, il faut même dépasser cette association entre puberté et PKSR, il existe des cas liés à des enfants de sept ans, voire de quatre ou cinq ans. Certains de ces enfants posséderaient même des pouvoirs comparables à ceux de Uri Geller. De même, certains adultes peuvent provoquer de spéctaculaires PKSR.

On sait que certains médiums reconnaissent tirer des séances auxquelles ils participent une sorte de satisfaction quasi sexuelle. On peut donc imaginer que des phénomènes de frustrations ou de misère sexuelles peuvent contribuer au déclenchement de forces mystérieuses. Un des cas les plus spectaculaires est arrivé en 1967, dans un cabinet juridique allemand, en Bavière. (voir dossier "Un phénomène poltergeist bien étrange")

La sexualité ne peut pourtant pas expliquer tous les cas de PKSR. Certaines migraines tenaces et chroniques ont pu provoquer de remarquables poltergeists. Quelques maladies mentales également. N'est-il pas curieux, en outre, que, dans de nombreux cas de PKSR, les enfants alors mis en cause ne partageaient pas la même religion que leurs parents ?

Autre découverte stupéfiante : 86 % des manifestations de PKSR ont eu lieu après le déménagement des familles dans une H.L.M. ! On peut alors penser que ce déplacement a été considéré comme gênant par l'enfant, perturbé également par la nécessité de changer d'école et d'amis, ou par la perspective de voir ses parents prendre un nouvel emploi. La tension générale de la famille, ajoutée à celle de l'enfant, peut provoquer des bruits et des phénomènes anormaux, qui contraignent souvent les victimes à se reloger... ailleurs !

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Un poltergeist vient de projeter ce réveil sur l'édredon du lit d'Alan Rhodes, un jeune garçon âgé de douze ans.
Pour éviter toute tricherie, l'enfant avait les mains liées sous ses draps...


En définitive, il est plutôt hasardeux de vouloir absolument donner une cause précise aux cas de PKSR ou de vouloir les classer dans un ordre définitif. en outre, les chercheurs sont généralement plus préoccupés par les manifestations elles-mêmes que par ceux qui les visent : ils délaissent ainsi de fructueuses pistes d'étude.

Mais, selon certains, il vaut mieux chercher à soigner les victimes de poltergeists, même si on ne comprend pas très bien ce qui leur arrive. depuis longtemps, les religions s'y emploient, persuadées d'avoir affaire à des cas de possession par le démon.

Ce dont la plupart des victimes ont besoin, c'est d'une aide ou d'un réconfort moral. Souvent, les témoins de PKSR ou les habitants de maison atteintes par ces manifestations ont peur de devenir fous. Ils ne comrpennent pas. Ils sont, de plus, troublés par l'incompréhension générale et le doute jeté sur ce qui leur arrive...

Les différentes religions chrétiennes délèguent alors, parfois à l'appel d'un médecin ou des autorités, un exorciste. Les formes d'intervention de cet homme d'Eglise sont très diverses : elles vont de la messe à la simple bénédiction, en passant par la prise en charge morale des évènements et la tentative de convaincre la victime que ces phénomènes inexpliqués ne sont pas l'œuvre d'un quelconque démon.

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Donald Page, célèbre médium anglais, pratique un exorcisme sur une de ses patientes.
L'énergie qu'il dépense alors est considérable.


L'exorcisme "complet" ne se pratique qu'après un examen attentif du cas de PKSR et des circonstances qui l'accompagnent habituellement. Cet exorcisme est la dernière arme. Il nécessite un rapport médical établi par le médecin de famille, un certificat du prêtre du lieu (il n'y a guère plus qu'un exorciste officiel pour un diocèse, souvent même pour quatre ou cinq !) et un entretien avec une assistante sociale de la localité.

Pour certaines autorités religieuses, cet exorcisme ne pourrait se faire qu'en présence d'un médecin ou d'un expert médical et avec l'accord complet de la victime.

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