02/11/2010

Le bigfoot américain

Le bigfoot américain

Les bigfoot n’ont cessé de se manifester en Amérique du Nord depuis une dizaine d’années. Il est devenu difficile, aujourd’hui, de nier leur existence. On commence à les signaler dès les années 1830.
En 1851, deux chasseurs de Greene County, dans l’Arkansas, croisent un troupeau de bétail pourchassé par un « animal ayant indiscutablement une apparence humaine ». D’après l’un d’eux, « la créature avait une taille gigantesque, le corps entièrement velu et de grandes mèches de cheveux qui lui couvraient les épaules comme une crinière ». Après avoir observé les deux hommes pendant un bon moment, la créature tourna les talons et s’enfuit rapidement. Les empreintes laissées par ses pieds faisaient 33 centimètres.



L’auteur du récit précisait : « Il devait s’agir là d’un survivant du grand tremblement de terre qui avait dévasté la région en 1811. »
Cet épisode confirme que les bigfoot ne se trouvent pas exclusivement dans les régions du Nord-Ouest américain (Californie du Nord, Oregon, État de Washington et Colombie britannique). On en a aperçu dans presque tous les États-Unis, partout où se trouvent de grandes étendues inhabitées, et jusqu’en Floride, où on a récemment enregistré de nombreuses apparitions de shunk apes (« singes puants »).
En recoupant les témoignages, on s’aperçoit que les bigfoot sont des créatures timides, voire farouches, qui ne cherchent pas à approcher les hommes de trop près. Elles peuvent pourtant se montrer curieuses, et on en a vu rôder, la nuit, autour des terrains de camping isolés dans les bois. Il leur est même arrivé de secouer voitures et caravanes… De même, quelques bigfoot ont parfois été aperçus dans les parages de fermes et de ranchs, où ils cherchaient sans doute de la nourriture.
Plus les bigfoot faisaient parlaient d’eux, plus les témoignages affluaient. Entre 1960 et 1970, les autorités se sont retrouvées submergées de témoignages. Cela ne signifie pas que le nombre de ces êtres augmente mais plutôt qu’ils sont en voie d’extinction, privés par les hommes de zones tranquilles, la réduction de leur espace vital les poussant justement à se rapprocher de nous.
Le dossier américain des bigfoot comprend aujourd’hui plus de mille témoignages, répartis sur 150 ans. C’est énorme, surtout si l’on considère qu’à peine un cas sur dix doit être signalé aux autorités. De nombreux autres témoignages font état d’empreintes géantes d’apparence humaine, ainsi que d’excréments ou de touffes de « cheveux », dont il n’est d’ailleurs pas prouvé qu’ils appartiennent à des bigfoot. En 1924, Albert Ostman affirme avoir vécu la plus dramatique des rencontres avec un de ces bigfoot. Il prétend avoir été kidnappé par l’un d’eux, en Colombie britannique, alors qu’il était endormi dans son sac de couchage. La créature, haute de 2.50 mètres, l’aurait emporté sur son dos, marchant près de trois heures avant de le déposer au milieu d’une famille de bigfoot : un couple d’adultes et deux enfants.
Au cours de ses trois jours de captivité, Albert Ostman aurait eu tout le loisir de les observer et même de se lier d’amitié avec le plus âgé d’entre-eux. Pour s’évader, le campeur aurait renoncé à se servir de sa carabine, conservée dans son sac, et aurait profité d’un relâchement de la vigilance du bigfoot âgé.
Le mystère des bigfoot sera-t-il éclairci un jour ? On peut en douter devant l’afflux de témoignages contradictoires : tantôt ce sont des géants, tantôt ils sont de taille simplement supérieure à la moyenne. Tantôt dangereux, tantôt débonnaires. Enfin, pour achever de nous dérouter, ils semblent parfois mêlés – est-ce une coïncidence ? – à des phénomènes surnaturels.
Si l’on examine tous les témoignages, la taille moyenne du bigfoot semble osciller entre 1.80 mètre et 2.20 mètre. Mais certains affirment en avoir rencontré de bien plus grands. C’est ainsi qu’en 1977, à Belt Creek Canyon (Montana), un sous-officier de l’armée de l’air américaine qui campait avec deux camarades aurait été poursuivi par un bigfoot mesurant de 4 à 5 mètres. Mais faut-il se fier aux estimations de témoins en proie à une émotion bien compréhensible ?
Quelquefois, cependant, des repères précis ont pu être relevés : en avril 1979, le jeune Tim Meissner, âgé de 16 ans, aperçut à deux reprises un bigfoot près de sa maison, en Colombie britannique. La première fois, il trouva sous les arbres, à l’endroit où il avait vu cette créature avant qu’elle ne se sauve, un cadavre de cerf, le cou brisé.
Deux jours plus tard, avec deux camarades, il voit à nouveau cet être noir et velu, aux yeux flamboyants, distant d’une cinquantaine de mètres. Il tire. Manqué ! Le bigfoot s’enfuit. Les jeunes garçons s’approchent de l’arbre devant lequel il se tenait. Prenant l’une des branches comme repère, ils ont évalué sa taille à 2.70 mètres.
Les yeux flamboyants des bigfoot sont mentionnés dans d’autres récits. Tantôt rougeâtres, tantôt jaunes ou encore d’un vert phosphorescent, mais toujours terrifiants. De même, leur odeur « fétide » rappelant, au dire de certains, celle de cadavres en décomposition. Pourtant, d’autres témoins n’en ont pas été frappés. Selon certains, les bigfoot produiraient ces émanations nauséabondes afin de tenir à distance les indésirables que nous sommes.
Les bigfoot, il est vrai, semblent vouloir préserver jalousement leur solitude agreste. En 1955, à Mica Mountain (Colombie britannique), William Rose a vu une femelle bigfoot, haute de 1.80 mètre, s’approcher du fourré dans lequel il était dissimulé et a pu ainsi observer la créature à son insu : »Mais à la fin, mon odeur dut lui parvenir, car elle me fixa soudain à travers les branches avec un air de stupéfaction intense du plus haut comique. Toujours à croupetons, elle recula de deux ou trois pas, se redressa de toute sa hauteur, sans cesser de me dévisager, puis s’enfuit. Mais avant de disparaître, elle se retourna encore plusieurs fois pour me regarder. Elle n’avait pas vraiment l’air effrayé, ni furieuse. On aurait dit seulement qu’elle ne souhaitait pas frayer avec des étrangers. »
Certains récits laissent supposer qu’il serait possible, avec une bonne dose de patience et d’abnégation, d’apprivoiser des bigfoot.
En 1967, à Lower Bank (New Jersey), un Américain et sa femme ont découvert, à plusieurs reprises, des empreintes de pieds autour de leur maison. Elles ne mesuraient pas moins de 43 cm ! Ils ont également aperçu, à travers leur fenêtre, un visage collé contre la vitre, à plus de 2 mètres de hauteur. C’est alors qu’ils ont pris l’habitude de déposer, dans le jardin, les restes de leurs repas. Leur mystérieux visiteur les mangeait non moins régulièrement.
Un soir, ils ont oublié leur offrande, et le bigfoot a manifesté bruyamment son dépit, allant même jusqu’à lancer des projectiles (dont une poubelle) contre leurs murs. Après avoir, sans résultats, tiré un coup en l’air pour l’effrayer, l’homme a dû faire feu sur son « hôte », qui a détalé pour ne plus jamais revenir.
Cette hésitation au moment de tirer sur un bigfoot, bien d’autres témoins l’ont ressentie : « Jusque-là, j’y avais pensé comme à une bête, nous dit l’un d’eux, mais je sentis alors que c’était un être humain et que je ne me le pardonnerais jamais si je le tuais. »

Homme ou animal ? Personne n’est capable de répondre avec certitude. En 1977, le géologue suisse François de Loys abat un homme-bête haut de 1.50 mètre à la frontière de la Colombie et du Vanazuela. D’après le zoologue Bernard Heuvelmans, il devait s’agir d’une espèce inconnue de singe-araignée (atèle).
Un rapport récemment parvenu d’ex-URSS fait état d’un homme-bête capturé et tué dans les montagnes du Daghestan, près de Buinaksk. Un officier de l’armée soviétique, le colonel Karapetyan, a vu la créature vivante et s’en souvient très bien :
« Je revois encore cet être qui se tenait debout devant moi : un mâle, entièrement nu. C’était un homme, indubitablement, bien qu’il fût entièrement recouvert d’un poil long et dur, de couleur brun foncé. Mais son allure était celle d’un homme. Sa taille était supérieure à la moyenne, au moins 1.80 mètre. Ce géant se tenait devant moi, bombant son torse impressionnant. Aucun sentiment ne se lisait dans ses yeux. Vides et inexpressifs, c’étaient ceux d’un animal. Ce n’était pas un homme déguisé. Non, c’était un être animal, une sorte d’homme sauvage. »
Deux hypothèses se présentent : ou le bigfoot (homme-bête) est réellement un homme préhistorique qui aurait subsisté, caché (presque) à notre insu. Ou bien c’est un animal, et il s’agit de quelque singe géant, peut-être une forme primitive du gigantopithèque. C’est en tout cas possible, du moins dans quelques parties du monde.
Mais à la question : homme ou bête ? Certains esprits audacieux n’hésitent pas à répondre par une troisième hypothèse. Les bigfoot seraient des êtres d’un autre monde.
Cette affirmation s’appuie sur des particularités étranges relevées chez ses individus. Ceux-ci seraient, par exemple, invulnérables aux balles, comme l’affirment certains. Il y a à cela trois explications possibles : soit que les balles ne seraient pas assez puissantes contre les créatures de cette envergure, soit que les bigfoot ne seraient pas fait de chair et d’os, soit que les tireurs, émus et effrayés, auraient manqué leur cible – encore qu’ils aient, dans quelques cas, tiré de très près…
Un autre phénomène viendrait confirmer cette hypothèse surprenante : les bigfoot sembleraient capables de disparaître sans laisser de traces, de se dématérialiser, en quelque sorte. Une Américaine de Pennsylvanie en a vu se volatiliser ainsi devant sa porte, dans un éclair de lumière. De là à leur attribuer une origine extraterrestre, il n’y a qu’un pas !
Les bigfoot, évidemment, se sont souvent manifestés dans le même temps qu’apparaissaient des ovnis. Il est tout à fait normal, dans ce cas, qu’ils aient des yeux verts…
On a aussi avancé que les bigfoot seraient l’effet d’un phénomène de perception paranormale, fréquent au voisinage de certaines sources d’énergie. On a même considéré qu’ils pourraient n’être que des hologrammes, des images tridimensionnelles, projetées à travers l’espace par une intelligence inconnue.
Ces suppositions, quelque peu hasardeuses, ont eu pour résultat de renforcer dans leurs convictions ceux qui estiment que les bigfoot, hommes-bêtes ou autres, ne sont qu’un vaste canular. Les véritables chasseurs de bigfoot, vétérans ou néophytes, méprisent, quant à eux, de telles fantaisies. Poursuivant leur quête avec acharnement, ils se disputent l’honneur d’être un jour, chacun, le premier à capturer un homme-bête « orthodoxe ».
Faudra-t-il donc tuer des bigfoot pour prouver leur existence ? « Ah ! Si nous avions un corps à disséquer », se lamentent les savants. « Ne devrions-nous pas plutôt les laisser vivre en paix, si tel est leur désir ? » répondent les amoureux de la nature.
Les empreintes de pieds, seuls éléments concrets et tangibles, sont un peu insuffisantes et bien difficiles à interpréter correctement. En 1967, grand évènement ! On a cru tenir un argument de poids : on avait filmé des bigfoot. Il n’y avait là, à vrai dire, que 9 mètres de pellicule en 16 millimètres couleurs, et fort tremblotants… La caméra était tenue par Roger Patterson.
Ce chasseur de bigfoot était précisément à la recherche de sa proie favorite quand, chevauchant dans la forêt de Bluff Creek, en Californie du Nord, en compagnie de Bob Gimlin, ils aperçurent une femelle bigfoot accroupie près d’un ruisseau. Patterson, sautant à bas de sa monture, empoigna sa caméra et courut, tout en filmant, derrière la créature qui s’enfuyait. Le bigfoot, avant de disparaître, se retourna pour regarder les deux hommes.
Depuis 1967, on a visionné et étudié cette bobine des centaines de fois, sans pour autant en arriver à des conclusions évidentes. Si l’on n’a pas pu démontrer qu’il s’agissait d’un mystification, les savants demeurent toutefois fort réservés.
Méfiance naturelle ou préjugé scientifique, le bigfoot ne « peut » pas exister, donc il n’existe pas ! Les hommes-bêtes n’en continuent pas moins d’apparaître régulièrement dans toutes les parties du monde.

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