02/11/2010

Sur les traces du Yéti

Sur les traces du Yéti

Si tout le monde a entendu parler du yeti, l’ « abominable » homme des neiges », rares sont ceux qui connaissent l’existence d’être s mystérieux, mi-hommes, mi-bêtes, qui hantent l’Amérique du Nord, la jungle amazonienne, l’Australie ou la Sibérie. Bien entendu, ces créatures se soucient peu de fournir des preuves de leur existence. Pourtant, des témoins sont formels… Une pièce à verser au dossier des hommes-bêtes.


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Massue à la main, le corps couvert d’une épaisse toison, les « hommes des bois » et autres « hommes sauvages » n’ont pas cessé de hanter les légendes de la vieille Europe. Les sculpteurs du Moyen Age leur ont même consacré quelques émouvants chapiteaux. Pour les esprits simples, ces créatures sont légendaires et doivent le rester : elles sont évidemment sorties de l’imagination populaire, toujours fertile. Pour les plus curieux, une certitude s’impose : Il y a quelque chose… Mais quoi ?

Les Indiens d’Amérique du Nord l’appellent sasquatch. Les Yankees l’ont baptisé Bigfoot (grand pied). Récemment, il s’est si souvent manifesté qu’il a presque éclipsé ses « confrères », dont la présence est signalée dans des contrées moins accessibles… ou moins fréquentes par ceux qui sont avides de publicité !

Pourtant, de temps en temps, des nouvelles nous arrivent de l’Himalaya, la terre d’élection du yeti, le fameux « abominable homme des neiges ». Parfois, ce sont de simples – mais éloquentes ! – traces dans la neige. Parfois encore, c’est le yéti lui-même qui se profile sur le fond de brume et de tempête de neige.

Des faits ? En 1974, une jeune Népalaise est attaquée par un yéti. Elle gardait un troupeau de yacks dans l’Everest, à plus de 4 000 m d’altitude. En 1978, Lord et Lady Hunt effectuent un voyage au Népal, pour commémorer la première ascension de l’Everest, réussie vingt-cinq ans plus tôt. Ils découvrent de gigantesques traces de pas dans la neige, tout autour de leur refuge. Leurs photographies sont impressionnantes.

En Chine, les apparitions d’hommes sauvages ou d’hommes-bêtes n’ont pas donné lieu à beaucoup de commentaires. Rareté du yeti ou perplexité officielle ? Nul ne sait. Toujours est-il que, vers le milieu des années soixante-dix, de singuliers rapports ont été reçus de la province du Ho-pei et de celle du Chan-si, régions montagneuses et boisées de la Chine du Nord : de singulières créatures auraient été aperçues.

Le témoignage de Pang Gensheng, un chef de village de trente-trois ans, ne manque pas d’intérêt. En juin 1977, alors qu’il coupait du bois dans les forêts des monts Taibai, dans le centre du Chan-si, Pang Gensheng a reçu la « visite » d’un homme velu. Il raconte : « Il s’approchait de moi. Je pris peur et me mis à reculer jusqu’à ce que j’aie le dos contre une paroi rocheuse. Je ne pouvais pas aller plus loin. L’homme velu, qui n’était plus qu’à deux mètres de moi, se rapprocha encore d’une cinquantaine de centimètres. Je levai alors ma hache, prêt à défendre ma vie… Nous sommes restés ainsi à nous épier, sans bouger, pendant plus d’une heure ! Ensuite, j’ai ramassé une pierre à tâtons, sans le quitter des yeux, et je l’ai lancée dans sa direction. Elle l’atteignit à la poitrine. Il poussa des hurlements et se mit à frotter l’endroit avec sa main gauche. Puis, il se tourna vers la gauche et s’appuya contre un arbre. Il est enfin parti lentement, vers le fond du ravin, tout en grognant… »

L’ « homme », qui mesurait environ 2.10 m, avait un front fuyant, des yeux noirs très enfoncés, une mâchoire saillante et des dents larges. Ses longs cheveux bruns flottaient librement sur ses épaules. Son visage et son corps étaient couvert de poils. Il marchait en écartant largement les jambes et les bras, qui, très longs, descendaient plus bas que ses genoux.

Les chercheurs de l’Institut de paléo-anthropologie de l’Académie des sciences chinoise se sont largement penchés sur ces rapports et les ont attentivement étudiés. Sans pouvoir, à ce jour, résoudre l’énigme de l’homme sauvage du Chan-si. Il faut simplement remarquer que la description détaillée fournie par Pang Gensheng correspond tout à fait au signalement des autres hommes-bêtes aperçus dans les différentes parties du globe. Il faut également noter que, la plupart du temps, le comportement de ces créatures a été sensiblement le même.

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En Union soviétique, un programme d’études est en cours depuis 1955. Le docteur Jeanna Kofman est, depuis cette date-là, sur la piste des almas qui hanteraient le Caucase. Elle a déjà recueilli plus de 4 000 témoignages.

Parmi ceux-ci, celui de Mohamed Tomakov, un fermier de trente-neuf ans, qui a réussi à prendre au piège, dans une hutte de montagne, un de ces almas. C’était près de Getmish, en 1946. Selon son témoignage, la créature avait un aspect humain, mais elle était entièrement velue. Elle se déplaçait à quatre pattes, se redressant sur ses deux jambes lorsqu’elle s’arrêtait (en Amérique du Nord, on a vu, mais rarement, des Bigfoot courir à quatre pattes). Tomakov, qui avait vu l’almas pénétrer à l’intérieur de la hutte, avait bloqué la porte et était reparti chercher une corde. A son retour, la porte était ouverte et la hutte… vide !

De nombreux témoignages se recoupent quant à la présence d’hommes sauvages dans le Pamir, montagnes d’U.R.S.S. qui prolongent au nord-ouest la chaîne de l’Himalaya. Ainsi, à l’été 1979, une expédition soviétique a relevé, dans la neige, des empreintes de pied longues de 34 cm et larges de 16.5 cm à la hauteur des orteils. Mais sans jamais apercevoir la créature qui avait laissé de telles traces.

En Sibérie, toujours sur le territoire soviétique, d’autres hommes sauvages ont été signalés. Au début des années soixante, sur les rives de l’Obi, un chasseur a vu, un soir, deux de ces créatures déboucher soudain de la forêt. Effrayés par les deux « hommes », les chiens du chasseur s’enfuirent aussitôt, sans qu’il leur arrive aucun mal. (On a souvent remarqué que les hommes-bêtes terrorisent les chiens. Aux États-Unis, il est arrivé qu’un Bigfoot en blesse ou en tue plusieurs.) Stupéfait, le chasseur a eu le temps de noter que les hommes sauvages étaient couverts d’une toison sombre, qu’ils avaient des bras très longs et qu’ils marchaient les pieds en dehors. Leurs yeux lançaient des lueurs rouge sombre. Ce qui est une autre caractéristique des créatures du genre Bigfoot.

Sur le territoire de la république soviétique de Iakoutie, vers 1920, des villageois ont aperçu un chuchunaa (un proscrit) – ce mot servant, dans leur langue, à designer les hommes-bêtes : « Il était donc en train de cueillir des baies, a expliqué un des villageois, et il s’en s'empiffrait, utilisant ses deux mains pour les porter a sa bouche. A notre vue, il se dressa soudain de toute sa hauteur. Il était vraiment très grand – il faisait bien deux mètres – et passablement maigre. Il se tenait pieds nus, vêtu de peaux de daim, et il avait les bras très longs. Ainsi qu’une tignasse emmêlée. Sa tête avait à peu près la grosseur de celle d’un homme ordinaire, avec un front bas et des arcades sourcilières très proéminentes, formant comme une visière au-dessus de ses yeux. Son menton était particulièrement fort, beaucoup plus développé qu’il ne l’est chez les hommes. Malgré tout, taille mise à part, il ressemblait vraiment à un homme. Il détala aussitôt. Il courait très vite, faisant un bond tous les trois pas. »

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D’où vient le yéti ?

Bien des théories, plus ou moins satisfaisantes, ont été échafaudées à propos des origines du yéti. Selon une des hypothèses les plus séduisantes, il descendrait du gigantopithèque, ce singe géant dont on a découvert les fossiles en Inde et en Chine. L’examen de ces restes indiquerait que le gigantopithèque vivait il y a au moins 12 millions d’années ; toutefois, d’après certains chercheurs, il vivait encore voici quelque 500 000 ans. Pendant ce même intervalle de temps, la chaîne de l’Himalaya a subi une élévation globale de 2 500 à 3 000 m. Du fait de ce brusque changement d’altitude, un grand nombre d’espèces – y compris l’éventuel ancêtre du yéti – se seraient ainsi trouvées isolées de leur habitat traditionnel.

Certains savants affirment que le fait de rencontrer des empreintes de yétis uniquement au-dessus de la limite des neiges éternelles n’est pas significatif. Ce type de terrain n’est d’ailleurs pas idéal pour supporter le poids de gros mammifères. L’habitat naturel du yéti serait en réalité les vallées boisées situées beaucoup plus bas au flanc des montagnes. Dans ces parages, il est beaucoup plus facile au yéti de se dissimuler grâce à la végétation dense et aux brouillards fréquents. De plus, ces régions sont pratiquement inhabitées, de sorte qu’il peut y couler des jours paisibles.

Aux changements de saison, cependant, il peut être amené, pour gagner les vallées voisines, à franchir des coins enneigés. D’où ces traces de pas aperçues dans la zone des neiges.

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